vendredi 20 août 2010

Copenhague Show 2009 : un débat sur l’environnement qui reste à trancher

Le dernier sommet sur l’environnement, qui s’est tenu à Copenhague en décembre 2009, a abordé deux sujets majeurs : le réchauffement climatique et de manière subsidiaire, la question du développement durable. Même si ces deux sujets sont connectés à long terme, chacun d’eux pose une problématique différente à court terme.

Le réchauffement climatique menace avec imminence la sécurité, la tranquillité et la santé de l’humanité. C’est d’abord une question de survie, que cherche à trancher, à court terme, les velléités de réduction des gaz à effets de serre. Il s’agit d’arrêter la hausse de la température de la terre, afin de contrer et de juguler les dérèglements climatiques et l’avancée de la mer. La Chine et les Etats Unis qui sont interpellés au premier chef, ont formulé des engagements standards. L’analyse approfondie des discours des leaders de ces deux États pollueurs lors de ce dernier sommet, permet de constater une prudence, ainsi qu’un ton de préférence pour la croissance économique. En effet, la réduction de gaz à effets de serre, rime effectivement avec un coup de frein à la croissance économique. L’incompatibilité des objectifs du sommet de Copenhague provient alors de l’impossibilité d’agrégation des rationalités économiques des Etats Unis et de la Chine. Dans un climat de guerre froide économique et de quête d’hégémonie économique dans la planète, ni les Etats Unis, ni la Chine n’accepteront de concessions sur leur quête de croissance et de puissance. Les Etats-Unis jouent le maintien, surveillent les faits et gestes de la Chine et adaptent leur jeu par rapport aux choix économiques opérés par ce géant. A défaut d’obtenir de la Chine qu’il apprécie sa monnaie par rapport au dollar, les États-Unis gardent l’atout d’un dollar dominant, qu’un devancement économique Chinois peut remettre en cause. Point donc de cadeau de la part des Etats-Unis : la course à la croissance économique et au creusement de l’écart économique vis à vis de la Chine est un objectif qui ne saurait donc souffrir d’aucune restriction. En même temps, la Chine cultive et alimente son objectif de dominer le monde. Elle n’est donc pas prête à décélérer économiquement. Le même combat est rationnellement pondéré par les autres puissances de la planète, quelle que soit leurs vertus par rapport à la question environnementale. Dès lors, la croissance économique (et l’abondance) décriée en occident, et qui serait à l’origine de la dégradation et de la dilapidation de l’environnement, ne peut pas être découragée selon la configuration actuelle des négociations internationales. Dans une telle perspective, le développement durable reste toujours un vain mot. L’occident continue toujours de croître, de se développer plus que de besoin, au nom d’une quête d’hégémonie collectivement dangereuse : les générations actuelles satisfont abondamment leurs besoins et les générations futures risquent d’avoir des difficultés à satisfaire les leurs.

En tout état de cause, il subsiste que la question du réchauffement climatique et du développement durable mérite une attention et une résolution urgentes. Quelque soit le degré d’optimisme glané avec ce dernier sommet de Copenhague, l’organisation d’un autre sommet dans l’année 2010 doit être plaidée en faveur du suivi et de la poursuite des résolutions.

Dr Elhadji Mounirou NDIAYE

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